Qui est la LED ACADEMY ?


La Led Academy est une association à but non lucratif. Elle réunit des membres adhérents (médecins, physiciens, chercheurs en biologie cellulaire, ingénieurs en optoélectronique) intéressés ou concernés par les effets biologiques et l’utilisation en thérapeutique des sources de rayonnement électromagnétique de basse puissance.

Elle rassemble ainsi toutes les technologies qui se réfèrent à
l’utilisation des LED (Light Emitting Diode) et des lasers de basse puissance (Low Level Laser) depuis leur construction, jusqu’à leurs applications cliniques.

La LED Academy accueille également des membres bienfaiteurs qui peuvent faire partie des industries de santé.

Elle s’efforce de réunir ainsi des connaissances, de faire partager des expériences et de susciter des programmes de recherche.



LED Academy is a non profit organisation with a membership open to physicians, physicists, cell-biologists, optoelectronic engineers,concerned with photobiological mechanisms and treatments related to the use of LED or Low Level Lasers.

LEDAcademy welcomes benefactor members from pharmaceutical or medical device companies.

Its goal is therefore dedicated to the promotion of research, education, and clinical applications in photobiology.

dimanche 29 janvier 2012

LED: Quels critères de choix ?

     Avec l'exposé du Dr Hugues Cartier (Dermatologue à Arras),La Led Academy vous propose toute une série d'exposés d'intervenants spécialistes sur ce sujet brûlant...

     Lors de la notre session le 11 Novembre 2011, Le Dr Hugues Cartier , nous a présenté son point de vue que nous avons le plaisir de partager avec vous. Aujourd'hui, nombre de sociétés proposent des machines de Leds, comment choisir celle qui nous servira dans notre pratique au quotidien :

     "Les LEDs, c'est presque un choix compulsif!"

     C'est une fois l'appareil acheté qu'on adhère à son intérêt. Il est toujours surprenant quand un confrère nous demande pourquoi , qu'il soit nécessaire de se justifier.
Néanmoins,le choix est loin d'être irrationnel. Il faut comme tous les appareils , déterminer quelles sont les indications que l'on souhaite privilégier.

     Trois indications essentielles en dehors de la photothérapie dynamique sont validées par des publications tous les jours un peu plus nombreuses même si la grande majorité ne sont pas d'un niveau scientifique élevé: l'acné, les processus de cicatrisation, les états inflammatoires.
     Les LEDs en utilisation isolée comme l'AAG et effluvium de tout type, les pelades, les vitiligo, les hyperpigmentations en dehors des HPPI, les vergetures et le photorajeunissement sont soumises à débat.
Néanmoins , pour accéder à toutes ces indications , il faut définir le dispositif idéal qui on s'en doute n'existe pas car la multiplicité des paramétrages, des puissances (fluence, lumen,candela, watt), de couleurs , de mode d'émission rendent la tache difficile.
     Si les LEDs se sont banalisées dans le domaine domestique , elles tardent a trouver leurs marques en dermatologie. Car les LEDs sont un appareil de luminothérapie tellement singulier que ce choix en devient irrationnel.

     Cependant, on a des certitudes:
  • mode de fonctionnement univoque
  • large palette de couleur s'étirant des UV aux IR mais avec un spectre de quelques manomètres en faisant un appareil plus proche des lasers au rayon monochromatique que d'une Lumière Polychromatique Pulsée.
  • durée de vie par diode de plusieurs dizaines de milliers d'heures d'utilisation.
  • Et des incertitudes!
     Les LEDs ne sont absolument pas indispensable pour l'art quotidien dermatologique ... Mais on pourrait écrire de même pour la pratique des lasers ou une activité esthétique. Pourtant dés que le dermatologue en possède une , il ne cesse l'utiliser.

     Avec l'arrivée de la PDT, on aurait pu penser que les dermatologues allaient investir massivement. Après tout, traiter les cancers, fait partie de notre quotidien dermatologique. Pourtant à peine 150 centres ou cabinets dermatologiques français , Centres hospitaliers confondus , pratiquent la PDT carcinologique ou la luminotherapie par LED sur plus de 3000 dermatologues.

     A cela, plusieurs réponses non exhaustives: technique chronophage et douloureuse, absence de cotation officielle qui peut exposer à des sanctions de la part des CPAM , principe actif très - trop cher mis en concurrence avec des alternatives topiques dont le service rendu est au moins équivalent... rien que pour la PDT.
     Pour la luminothérapie avec d'autres photosensibilisants dans un but cosmétique ou utilisée seule pour accélérer les processus de cicatrisation, la difficulté réside dans le choix de ses LEDs selon: sa large palette de spectre lumineux avec toute la photomodulation qui va en découler (mode pulsé continu ou non, association de différentes couleurs de diodes), une puissance exprimée en watt, en lumen ou en Joules/cm2 plus utilisés par les laseristes, une durée d'exposition par séance rapportée aux indications précises et une distance étalon à la peau minimale car le faisceau d'une diode de panneau de LED n'est bien évidemment pas collimaté.

     On peut déterminer sans risque les indications validées par de nombreuses publications en dehors de la PDT même si elles n'ont pas un impact factor élevé:
  • acné inflammatoire ou mixte car il s'agit d'une réaction photodynamique endogène , le P.Acnes produisant lui même une porphyrine. Papageorgiou et al.ont publié il y a déjà près de 10 ans l'action anti-infectieux des diodes bleues associée à l'effet anti-inflammatoire des diodes rouges ou infra-rouges (1). En France, on continue á privilégier l'usage des antibiotiques alors que les résistances bactériennes les rendent inopérants un peu plus tous les jours. Bien sur, on peut arguer que les LEDs n'ont qu'un effet suspensif et qu'il faut répéter les séances mais les antibiotiques ont ce même défaut.

  •  réduction des processus inflammatoires. Lee et al.ont noté que le teint s'assombrissait avec les LEDs bleues et s'éclaircissait avec les LEDs rouges ou Infra-rouge (2).De même , Linda Fouque a présenté récemment des travaux non encore publiés sur l'éclaircissement des lentigos sous LEDs.

  • accélération du processus de cicatrisation après une effraction cutanée y compris celle provoquée par nos lasers ablatifs, non ablatifs, vasculaires et les peelings.Weiss et al. ont montré dés 2007 que l'utilisation des LEDs oranges pouvait réduire la survenue des radiodermites ( dermite de grade o ou 1 chez 94% des patients versus 14% dans le groupe contrôle). (3). Aster et al. ont montré en 2009 que l'usage de ce même type de panneau de LED pouvait réduire douleur, risque infectieux et accélérer le processus de cicatrisation après laser fractionné 1550nm. (4)

  • Pour ce qui est du rajeunissement avec uniquement une exposition sous des panneaux de LEDs, la discussion reste ouverte et les publications très controversées avec des améliorations identiques au groupe placebo à des taux supérieurs 70%, ce qui entame nettement la crédibilité de son usage seul.

     Pour mémoire, la puissance radiative est exprimée en watt. Le lumen est la valeur de la luminescence totale émise par la source corrigée du facteur de sensibilité de l'oeil. Le candela est l'intensité lumineuse perçue par l'oeil dans une direction donnée, d'une source 555 nm avec une intensité énergétique de 1/ 683 watt / stéradian...

     En clair, si deux diodes qui ont la même puissance émettent selon un angle d'ouverture différente , celle qui donnera un cône d'ouverture plus large paraîtra moins brillante. De même, si une LED rouge ou verte ont des puissances en watt identique, elles seront perçues différemment, la verte paraissant trois fois plus lumineuses. Aussi, ce n'est pas en regardant un panneau de LED que l'ont fera son choix car notre oeil nous trompe, mais sur les caractéristiques physiques et de photomodulation de l'appareil car c'est la peau qu'on illumine avec le fibroblaste comme chef d'orchestre et le système redox mitochondrial en particulier.


     Le challenge à venir est de déterminer la biophotomodulation nécessaire, la durée minimale ou maximale d'illumination nécessaire rapportée à l'énergie émise.


Bibliographie:

1- Papageorgiou et al. Phototherapy with blue and red light in the treatment of acne vulgaris
Br J Dermatol 2000; 142: 973-8

2- Lee et al. A prospective,randomized , placebo-controlled , double-blindes, and split-face clinical study on LED phototherapy for skin rejuvenation : clinical , profilometric , histologic, ultrastructural and biochemical evaluations and comparison of three different treatement settings.
J Photochem Photobio 2007;88 (1):51-67

3- Maitland Deland M. , Weiss A. Treatment of radiation-indices dermatitis with LED photomodulation. Laser in Surgery and Medecine 2007; 39:164-8

4- Alster TS et al. Improvement of postfractional laser eryhtema with Light Emitting Diode Photomodulation. Dermatol Surg 2009; 35: 813-5

Dr Hugues Cartier
Trésorier Led Academy

3 commentaires:

  1. Bonjour,

    J'aimerai en savoir plus sur l'utilisation des LED en milieu esthétique et notamment sur le choix des LED (lumens, W/cm2) afin d'obtenir de véritables résultats sur le traitement des vergetures (lumière rouge)

    Merci d'avance

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    1. Plusieurs parametres sont à prendre en compte:

      A: Pour le traitement:

      1: la couleur, en sachant que le rouge 630nm est la couleur la mieux validée,
      ainsi que le violet 415nm pour le traitement des vergetures blanches,
      alors que le vert n'a pas une grande utilité et n'est pas documenté.
      L'évolution actuelle est dans le melange de 4 à 5 couleurs pour une efficacité maximum

      2: la densité de puissance, en mW/cm2 qui est l'aspect qualitatif ( ou la concentration )
      NB: en dessus de 120mW/cm2, on a l'effet thermique qui augmente au niveau de la peau,
      le patient est inconfortable et la chaleur diminue l'efficacité du soin.

      3: la fluence, en J/cm2 = mW/cm2 x temps en secondes
      exemple : 100mW/cm2 x 900sec ( 15 min ) = 90J/cm2
      C'est l'aspect quantitatif, ou la posologie

      PS: le lumen est l'unité de puissance visuelle perçue par l'oeil et ne presente aucun
      interet pour la peau car c'est le mW qui exprime la puissance energetique
      1 lumen: 1/683 W à 555nm ( pic de sensibilité max de l'oeil en vision diurne )

      B: Pour le materiel:

      - avoir un appareil capable d'avoir plusieurs couleurs emises en même temps
      pour avoir un resultat optimum

      - l'angle d'emission doit etre le plus fermé possible pour pouvoir traiter
      à plusieurs centimetres de la cible sans reduire la densité de puissance,

      - un refroidissement des leds qui soit performant pour garantir leur durée de vie
      de 50 000 heures, et une puissance lumineuse constante pendant toute la seance;
      sinon la fluence delivree sera inferieure a celle programmée, avec un resultat moindre,
      et de surcroit sans le savoir.

      - choisir un appareil à puissance reglable pour adapter le traitement à chaque cas

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  2. Bonjour, si j'ai bien compris une machine qui propose 80mW/cm2 sera plus inconfortable qu'une machine qui propose 120mW/cm2? Merci d'avance pour votre attention.

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